Aujourd’hui le fameux service de Q&A fête sa première année en ligne, une année qui pourrait bien être le début d’une longue vie d’un nouveau grand géant du web. Pour ceux qui ne connaissent pas encore la plateforme, Quora est un site dédié aux questions et réponses des internautes faisant partie du réseau, le principe est très simple, même déjà (trop) vu. Mais ce qui fait la particularité de Quora c’est surtout son contenu de grande qualité. Les membres de Quora sont pour la plupart des entrepreneurs, investisseurs, bloggeurs spécialisés, et c’est la force de cette communauté qui donne tout son sens à ce site.
Contrairement à d’autres sites de Q&A qui semblent avoir la même vocation, Quora s’est bien distingué sur la toile. Le site Aadvark par exemple, qui a été racheté par Google, fonctionne sur le même principe mais on se rend vite compte que son modèle « trop grand public » lui fait perdre tout son intérêt, avec des spamms de questions parfaitement futiles dont les réponses sont très facilement trouvables par une recherche Google. La pertinence de la communauté de Quora est donc clairement son plus grand avantage comparatif.
La stratégie de déploiement du site y est certainement pour quelque chose. Les fondateurs du site, des anciens de Facebook, ont choisi de ne pas ouvrir le site au grand public rapidement pour préserver la qualité du contenu de celui-ci. Et c’est toujours le cas. Un an après le lancement en beta privé de Quora, il est toujours nécessaire d’avoir une invitation pour s’y inscrire.
Dans un récent article, un de nos confrères de TechCrunch US, classe même Quora en 2ème sur ses prédictions techno de 2011. Erick Schonfeld souligne à juste titre que Quora est en grande phase de développement et que le site connaîtra son grand moment à la Twitter en 2011 (passer d’une communauté tech/geek au plus grand public.). Le soucis avec cette prédiction très juste mais paradoxale c’est que l’intérêt même de Quora serait remis en cause si le site s’élargit au très grand public. Sur Twitter, si je trouve qu’une des personnes que je suis raconte n’importe quoi il me suffira de me désabonner (unfollow) pour ne plus avoir ses tweets sur ma TimeLine. Sur Quora c’est un plus complexe. Les utilisateurs suivent des sujets ou des catégories, donc si Monsieur Jeracontenimportekoi décide de mettre sa contribution inintéressante sur mon sujet favori, je n’y peux absolument rien.
Il faudrait repenser toute la construction de la structure du réseau pour que l’ouverture au grand public se fasse sans dégâts. Mais à mon avis, vue comment les fondateurs du site tiennent à la pertinence de leur contenu, ils ne se risqueront pas à une expansion hasardeuse en sacrifiant la qualité pour le nombre d’inscrits.
En attendant, je vous recommande chaleureusement d’aller faire un tour sur Quora. Les questions et sujets intéressants n’y manquent pas. Bien qu’au sein même de l’équipe TCFR tout le monde n’a pas vraiment le même avis sur le sujet. J’ai même découvert qu’il y avait un anti-Quora dans la bande, qui est convaincu que Quora comme Twitter n’arriveront pas à valoriser leurs utilisateurs face aux annonceurs, et que par ce fait leur modèle principalement publicitaire est peu viable.
La question de leur modèle économique est intéressante mais à mon avis un peu prématurée, à cette phase là de leur évolution je dirais juste “wait and see”, si ça se trouve ils feront bien mieux que Twitter! Et cela ne diminue en rien la qualité du service rendu actuellement, la pertinence des sujets et des intervenants qu’on peut y trouver.
par Selma Bekkaoui 4 janvier 2011
